Après une année 2012 synonyme de diminution de la congestion urbaine, l’année 2013 fait mauvaise figure et retombe dans ces travers. En effet, avec respectivement 83 et 81 heures perdues en 2013 dans les embouteillages, Bruxelles et Londres sont les mauvais élèves Européens. En France, ce sont les parisiens qui perdent le plus de temps dans leur voiture. Ces derniers cumulent près de 55 heures condamnés à trouver une solution pour occuper leur temps. Il y a bien longtemps qu’une certitude a été émise pour palier ce problème. C’est Henri Ford qui l’émet en 1940 en disant qu’“une combinaison entre un avion et une voiture arrivait”. Aujourd’hui, le rêve est devenu réalité et plusieurs compagnies se sont positionnées sur ce créneau.
Les solutions actuelles : Avion roulant ou voiture volante ?
Aujourd’hui et après plus de vingt ans de Recherche et développement, deux constructeurs ont fait des essais concluant sur les prototypes développés. The transition® développé par Terrafugia et Aeromobil 3.0 développé par Aeromobil présentent des caractéristiques de conduite terrestre et aérienne fiables et sécurisées. Tous deux classés dans la catégorie des avions de sport légers, le conducteur devra posséder un permis de conduire ainsi qu’une licence de vol délivrée après un examen théorique ainsi qu’une vingtaine d’heures de vol. Avec un prix fixé à 250 000 euros et une centaine de commandes ferment, Terrafugia espère pouvoir livrer ses premiers modèles fin 2016 au plus tard. Aeromobil de son côté espère lancer les ventes courant 2016 mais n’a, pour le moment fait aucun communication sur le prix d’un tel bolide. Enfin, Pégase, « le véhicule tout terrain convertible en aéronef » développé par Vaylon combine lui la force d’une hélice et une voile de 38 mètres carrés pour prendre son envol et devrait être commercialisé courant 2015.
Cependant, le terme de voiture volante ne correspond pas tout à fait à l’idée que la plupart d’entre nous nous faisons. En effet, pour s’élever dans les airs, ces deux modèles nécessitent une piste d’atterrissage plus ou moins longue ; 500 mètres sont nécessaires pour The transition® et seulement 200 mètres pour Aeromobil 3.0. Toutes deux d’une longueur de 6 mètres et d’une largeur supérieure à 2 mètres, il semble tout de même compliqué de les voir stationner en ville sans la moindre difficulté, malgré les dires des constructeurs.
Cette véritable innovation incrémentale joignant deux technologies existantes ne touche finalement qu’un panel très restreint de passionnés d’aviation ayant les moyens d’investir dans cette voiture volante. En outre, cette innovation pourrait assez rapidement devenir obsolète et être remplacée par un tout nouveau concept de voitures qui décolleraient sur place.
Les solutions en développement
Moller International, Terrafugia, Xplorair, Urban Aeronautics, Mixaerospace, cinq entreprises qui parient sur le succès du développement de leur voiture volante à décollage verticale, ou presque. Quatre des cinq sociétés utilisent un système de voilure tournante pour décoller, atterrir et se diriger. Quant à Xplorair, son appareil est basé sur un moteur innovant dont le nom est déposé, le thermoréacteur, validé expérimentalement avec l’appui du ministère de la défense ainsi qu’un consortium composé de Turbomeca et d’un laboratoire du CNRS. Basé sur l’effet Chilowski, le bolide consommerait moins de 16 litres/heure à 200 km/h. Cette véritable rupture technologique serait même adaptée au grand public. En effet, le projet prévoit des versions 2 et 4 places conçues en pilotage entièrement automatique grâce au GPS Galileo et aux stations sols qui suivront tous ces mouvements aériens.
La voiture volante imaginée par un certain Luc Besson dans le cinquième élément pourrait bien ne plus relever de la science-fiction en 2020. Selon l’inventeur du thermoréacteur, l’ingénieur Toulousain Michel Aguilar, le développement de ces voitures volantes serait même une nécessité : « Le nombre de voiture augmente de façon exponentielle avec la Chine et l’Inde. Inévitablement, il faudra investir la troisième dimension sous peine d’asphyxie ».
Cependant de nombreux obstacles se dressent sur la démocratisation de tels véhicules. Tout d’abord, le prix d’un tel engin : aujourd’hui, selon certaines estimations expertes, il faudrait dépenser entre 50 000 et 70 000 pour un modèle tel que le Xplorair. Ensuite, il est facile d’imaginer tous les dangers que pourraient présenter une circulation aérienne parallèle, sans compter le temps passé à élaborer l’infrastructure de circulation et une nouvelle réglementation.
Entre contraintes techniques, organisationnelles et temps de développement, on est en droit de penser que les voitures terrestres ont encore un bel avenir devant elles.