Plusieurs milliards d’objets seront connectés en 2020. L’échange d’information devient essentiel pour proposer de nouveaux services aux utilisateurs et rapprocher encore un peu plus les entreprises de leurs clients. Et si dans le monde du transport les voitures connectées ont déjà fait leurs premiers pas et commencent à offrir de véritables services aux utilisateurs, qu’en est-il aujourd’hui du train ? Le train de demain sera-t-il communicant ? Et quelle valeur ce train interactif peut-il apporter aussi bien aux voyageurs qu’aux transporteurs ?
En France, plusieurs initiatives ont déjà été lancées par la SNCF : deux ans se sont écoulés depuis que les premiers trains communicants ont commencé à être testés sur la ligne D du RER. L’objectif était d’équiper 80% de la flotte de Transilien de ce nouveau type de train d’ici 2014. Il y a quelques mois, c’est la ligne J et la ligne L du Transilien qui bénéficiait du déploiement d’une flotte de ces trains d’un nouveau genre. Focus sur ces types de trains qui communiquent !
Qu’est-ce qu’un train communicant ?
Il s’agit d’un train qui échange de l’information avec différents acteurs, aussi bien au sein des rames qui le composent qu’auprès de systèmes ou d’utilisateurs à distance. Le train communicant est donc avant tout un « train connecté ».
Le train communicant s’inscrit au sein d’un véritable écosystème interactif de gestion de la flotte. Il est composé de 3 briques principales : du matériel communicant embarqué, sous forme de capteurs, pour collecter l’information, un ensemble d’équipements réseau pour recevoir et diffuser de l’information de manière sécurisée et des applications de traitement SI pour analyser l’information et apporter de la valeur.
Au-delà de la réception et de la diffusion d’information, le train communicant propose 3 fonctions majeures en temps réel : géolocalisation, comptage automatique de voyageurs et télédiagnostic / auto-maintenance.
Équipé de ces nouvelles fonctionnalités, le train communicant est un levier d’optimisation des coûts et d’amélioration des services si les données qu’il transmet sont correctement valorisées. Ces gains peuvent s’observer à travers deux niveaux principaux : la performance opérationnelle et la qualité de service.
Le train communicant au service de la performance opérationnelle ?
Le train communicant collecte instantanément de l’information sur le train et son environnement qu’il redistribue ensuite à différents acteurs opérationnels : conducteurs, agents de circulations, opérateurs de maintenance, aiguilleurs, etc. Cette mine d’informations pourra être utilisée à différents instants.
- En temps réel, le train fournira au conducteur des informations précises sur le trafic, l’état du matériel ou du réseau ferré (travaux, restrictions de vitesse, etc.) pour faciliter la gestion de son trajet. A distance, pour les responsables de flotte ou les opérateurs de maintenance, ces mêmes données permettront d’accélérer les mises en services des rames avant le départ ou d’augmenter la vitesse et la pertinence des analyses en cas d’incident.
- De manière asynchrone, la collecte continue de données, couplée à des analyses Big Data, permettra de mettre en avant des pistes d’amélioration de la maintenance ou des leviers de réduction des consommations d’énergie (en optimisant les changements de vitesse ou en anticipant les réglages du chauffage et de l’air conditionné par exemple).
Le train communicant, pour une meilleure qualité de services ?
Les nouvelles fonctions du train communicant – géolocalisation, Internet à bord ou comptage de voyageur – offriront un fort potentiel de développement de la qualité de service, aussi bien à distance qu’à bord du train.
Pour les passagers, ces niveaux de services plus élevés se présenteront de différentes manières.
- En termes de services à bord, l’accès Internet permettra au voyageur de naviguer comme à la maison et d’augmenter son confort durant le trajet. Mais ce n’est pas tout ! Comme c’est déjà le cas dans la plupart des avions, le train communicant fournira, grâce à des écrans dédiés, des informations sur le déroulement du voyage. Avancement du trajet, heure d’arrivée estimée et avertissement en temps réel en cas de perturbation seront des informations accessibles à tout moment.
- En cas de situation perturbée, la connaissance du nombre exact de voyageurs d’un train facilitera la mise en place de solutions de remplacement (bus, autre train, etc.), améliorant ainsi le sentiment perçu par le voyageur dans la prise en compte de son problème.
- Au niveau de la sécurité des voyageurs la gestion à distance des caméras de surveillance et la diffusion automatique de messages d’information en cas d’incident assureront un sentiment de sûreté accru.
Si le voyageur à bord a une vue complète de son voyage, celui qui prépare son trajet ou qui se trouve en gare n’est pas oublié. En effet, les informations collectées par le train durant ses déplacements sont aussi transmises vers l’extérieur et peuvent être diffusées en gare, sur le quai ou sur Internet. Sur le quai, le comptage de voyageurs prouvera encore son utilité : en affichant le nombre de passagers par voiture, les voyageurs pourront mieux se positionner sur le quai afin se répartir de manière plus homogène dans le train. En gare ou sur Internet, des informations en temps réel seront diffusées sur l’état du trafic, les incidents rencontrés et les temps estimés de retour à la normale. Ainsi la préparation du voyage est facilitée, le sentiment d’attente diminué et la qualité perçue améliorée.
Le train communicant propose un large panorama de services pour les transporteurs et leurs clients. Et son développement est possible à court terme puisque des acteurs comme Bombardier ou Alcatel-Lucent offrent d’ores et déjà des solutions. L’arrivée rapide du train communicant est donc un véritable défi pour le secteur ferroviaire. Mais c’est peut-être aussi une réelle opportunité de se différencier pour anticiper l’ouverture prochaine du marché à la concurrence ?