Scooters partagés à Paris : de nouveaux opérateurs à l'assaut du marché

L’échappée en solitaire de Cityscoot semble terminée. En situation de quasi-monopole depuis le départ de la société Coup du marché parisien en 2019, elle régnait depuis en maître sur le marché du scooter électrique partagé dans la capitale. Mais avril 2021 a marqué un tournant important avec l’arrivée de nouveaux opérateurs qui viennent désormais marcher sur les plates-bandes de la startup française. Quel est l’état du marché ? Quel avenir lui prédire ? Nous vous proposons un éclairage sur le sujet.

Rappel des faits – 2016 : L’arrivée des premiers opérateurs à Paris

Tout a commencé en juin 2016. Avec ses 150 scooters bleus et blancs, Cityscoot, la jeune pousse tricolore arrivait sur le marché de la mobilité partagée à Paris. Le nombre de scooters avait rapidement grimpé, pour atteindre 500 unités à la fin de l’année. Aujourd’hui, il y en a plus de 4 000 déployés dans Paris intramuros. C’est au printemps 2017 que la société allemande Coup, filiale de l’équipementier Bosch, était venue s’implanter à Paris et y déployer 600 scooters électriques. En 2019, Coup avait déployé 2 200 scooters, pas suffisant pour rivaliser avec son concurrent Cityscoot. Malgré sa forte progression et la construction d’une communauté de clients fidèles, Coup n’est pas parvenue à trouver un modèle économique rentable sur le long-terme et a arrêté toutes ses activités à Paris, Madrid et Berlin.

Scooters Cityscoot (gauche) et Coup (droite) : uniques opérateurs à Paris de 2016 à 2019

Etat actuel du marché – 2021 : L’émergence de nouveaux opérateurs

Depuis le départ de Coup du marché parisien, Cityscoot s’est retrouvé en situation de quasi-monopole, avec pour seul « concurrent » Troopy, qui propose une offre légèrement différente avec 250 scooters à trois roues et à moteurs thermiques du constructeur Yamaha. Une position confortable pour la startup française.

Toutefois, la mise en place du stationnement payant pour les deux-roues à moteurs thermiques aidant, de nouveaux opérateurs sont récemment apparus sur le marché de la mobilité partagée à Paris : Lime, Yego et Cooltra. Ces derniers ne sont pas nouveaux sur le marché de la mobilité partagée :

Lime (créée en 2017) exploite déjà trottinettes et vélos à Paris (et dans 20 villes européennes)
Yego exploite déjà ces scooters au design rétro à Barcelone, Séville, Malaga et Bordeaux
Cooltra est déjà un acteur de la location de scooters à Paris, en Italie, Espagne et Portugal.

Afin d’y voir plus clair, faisons un tour d’horizon du marché du scooter électrique et partagé à Paris : acteurs en place, volume et modèle de la flotte déployée, tarifications, etc.

Entre évolution et réglementation du marché, quel avenir pour les opérateurs en place ?

Le marché des scooters partagés à Paris va évoluer. Il faudra de plus en plus compter sur une nouvelle offre en matière de deux-roues électriques : les scooters à batteries échangeables. Le principe diffère du free-floating puisque les scooters sont achetés ou loués par les utilisateurs (exemple d’opérateur : Zeway).

Avec l’arrivée de nouveaux opérateurs à Paris (en free-floating ou avec le modèle de batteries échangeables), la guerre commerciale ne fait commencer et risquerait de faire des dégâts, comme elle l’a fait en 2019 avec Coup. D’autant que la Mairie de Paris réfléchit à un système de régulation des opérateurs en place à Paris.

Cela avait été fait en 2020 pour les trottinettes après l’émergence d’une multitude d’opérateurs, qui avait conduit à un chaos urbain. Pour rappel, seuls trois d’entre eux (Lime, Dott, Tier) avaient finalement été autorisés à exploiter leur matériel dans la capitale.

Alors, qui sera l’acteur de trop ? Qui seront les grands gagnants sur le marché du scooter partagé ?