Envie d’aller visiter la Sagrada Familia ce week end? Depuis le 15 décembre 2013, Paris et 14 villes du Sud se sont un peu rapprochées de la péninsule ibérique grâce au train à grande vitesse.
Un gain de temps considérable avec une liaison TGV de bout-en-bout
Aux 2 allers-retours quotidiens avec changement de train (et attente) à Figueras, et au train de nuit Elipsol (Paris-Barcelone en 11h30), succèdent désormais 5 allers-retours TGV quotidiens -7 en été- permettant un trajet « direct » entre Paris Gare de Lyon, Lyon, Toulouse ou Marseille et Barcelone.
Barcelone se trouve ainsi à 6h20 de Paris, 5h de Lyon, 3h de Toulouse ou Montpellier et 1h20 de Perpignan. Ceci a été rendu possible grâce au percement du tunnel du Perthus (2009) puis à la LGV entre Figueras et Barcelone (janvier 2013). Cependant, rejoindre Madrid reste compliqué (4h30 depuis Perpignan), car un passage par Barcelone est inévitable, et aucune liaison directe n’est possible depuis Paris.
Le service est actuellement opéré par « SNCF – RENFE en coopération » (leur filiale Elipsos étant trop associée au train de nuit éponyme) et les prix d’un aller-simple Paris-Barcelone s’échelonnent de 59 à 170€ (selon l’anticipation et les conditions d’après-vente). La gamme tarifaire comprend 3 tarifs : « flexi », « essential » (après-vente possible avec forte retenue) et « groupe ».
À noter : les cartes de réduction n’étant pas applicables sur les segments espagnols, il est nécessaire de fractionner sa réservation (un billet pour le trajet en France et un autre pour le reste du voyage, alors qu’on reste dans le même train) pour pouvoir en profiter… L’alternative étant d’anticiper son voyage pour obtenir des prix minis !
Succès commercial notamment sur la ligne Paris- Barcelone
L’objectif initial de 1 million de passagers en 2014 a été dépassé puisque 1,85 millions de voyageurs ont emprunté ces trains dont environ 800 000 pour un voyage transfrontalier. Ce succès concerne notamment la liaison Paris-Barcelone qui achemine de nombreux touristes (35% des passagers sont ressortissants d’un pays tiers).
En revanche la fréquentation des lignes reliant la cité catalane à Marseille, Toulouse et Lyon pâtirait de la forte concurrence des compagnies (notamment low cost) aériennes. C’est donc pour tirer leur épingle du jeu que SNCF & RENFE communiquent de plus en plus sur les avantages d’une liaison « de centre-ville à centre-ville » (avec un temps de voyage total qui serait équivalent aux alternatives aériennes) et tente d’améliorer l’accessibilité prix (ouverture des ventes à J-110 jours en moyenne, promotions agressives…).
Cette offre est donc pour l’instant couronnée de succès – malgré un effet probable de cannibalisation de certaines liaisons nationales – mais son développement semble conditionné à la convergence des intérêts des deux sociétés. Alors que la SNCF souhaiterait désormais privilégier l’entretien des lignes existantes – et la construction des LGV déjà prévues- RENFE pousserait, via le gouvernement espagnol, pour le déploiement d’une LGV sur le tronçon Nîmes – Perpignan afin de porter le temps de trajet à 5h35 entre Paris et Barcelone. À la clé pour l’Espagne ? Un rapprochement avec le cœur ferroviaire européen et une exploitation optimisée de son colossal réseau LGV (2900 km, le 2ème du monde après la Chine).