Les Google Glass ont beaucoup fait parler d’elles ces derniers mois, mettant sur le devant de la scène la réalité augmentée. Parfois considérée comme un gadget, cette technologie pas si récente peut se révéler intéressante du point de vue des usages. Mais quelles applications peuvent en être faites dans le secteur du transport ?
La réalité augmentée, une technologie qui combine réel et virtuel
La réalité augmentée permet d’ajouter des données générées par un ordinateur au monde réel. Qu’il s’agisse de sons, de graphiques ou de données quantifiées, des contenus améliorent l’expérience utilisateur de l’environnement vu au travers d’un écran (smartphone, lunettes, etc.).
Plusieurs conditions sont à réunir pour répondre à la définition de la réalité augmentée. Tout d’abord, il faut combiner simultanément des éléments réels et virtuels. Ensuite, la réalité augmentée nécessite d’intégrer les interactions : tout changement du monde réel doit entraîner une évolution simultanée des contenus enrichis. Par exemple, l’application Google Glass d’un conducteur indiquera toujours le parking le plus proche, quelle que soit la position. Enfin, elle doit respecter la perspective en 3D de l’environnement.
Le fonctionnement de la réalité augmentée s’appuie sur des applications dédiées : l’application doit être en mesure de détecter environnement, en se basant sur des données GPS, des QR codes ou encore des capteurs NFC. Sur la base de ces informations, elle produit des contenus qui viennent enrichir la réalité sur l’écran d’un smartphone, d’une tablette, de lunettes, etc. en fonction de ses usages. Si les écrans “classiques” sont aujourd’hui utilisés, des projets sont en cours pour pouvoir utiliser la réalité augmentée sur des lentilles ou encore des pare-brises !
La réalité augmentée au service des utilisateurs en mouvement
De nombreux usages de la réalité augmentée sont mis à disposition des voyageurs et touristes. Des applications donnent accès à des informations sur l’environnement proche d’un utilisateur : par exemple, avec Wikitude, on a accès à des critiques sur les restaurants, la localisation des distributeurs de billets, des stations de métro, etc.
Au-delà de localiser les transports en commun, les applications de réalité augmentée permettent de localiser la meilleure sortie à prendre en fonction de la destination, ou encore enrichissent l’expérience de conduite en permettant de voir au travers du capot du véhicule, par transparence, grâce à un jeu de caméras et à la réalité augmentée.
Des applications sont également développées dans le domaine du tourisme, pour permettre par exemple une visite enrichie avec les images de bâtiments détruits comme le château de Cherbourg, de pièces du chateau de Vincennes avec leurs meubles d’origine, etc. ou encore dans la presse, la publicité et l’édition, en donnant accès à des contenus supplémentaires via des QR codes.
De nombreux usages pour les acteurs du transport
La réalité augmentée peut largement être mise à profit dans le secteur du transport, et notamment sur les aspects industriels. Des applications d’aide à la maintenance ont ainsi été développées pour fournir des informations aux techniciens d’Easyjet, mais aussi rendre plus performante l’assistance qui leur est fournie grâce à des images diffusées en direct au lieu de photos qui étaient avant échangées.
La réalité augmentée peut également être une aide pour les vendeurs. Avec Renault Care par exemple, le vendeur et le client peuvent simuler les couleurs de la voiture qui est devant eux sur une tablette. Des applications d’aide à la vente sont également en cours de test par voyage-sncf.com, ou encore les géants de la distribution du transport Sabre et Amadeus.
Virgin Atlantic a de son côté équipé son personnel navigant de Google glass pour disposer de plus d’informations sur les clients de 1ère classe, tandis qu’iDTGV a de son côté mené une expérimentation en ce sens auprès des agents d’embarquement.
Quel futur pour la réalité augmentée dans le transport ?
S’il ne fait aucun doute que les expérimentations fleurissent, on est encore loin d’une technologie démocratisée. Les difficultés techniques liées à la performance des équipements mobiles sont aujourd’hui largement dépassées et de nouvelles perspectives s’ouvrent avec les équipements de type lunettes, mais des freins subsitent. Au premier rang desquels, l’expertise ! En effet, le développement des applications de réalité augmentée nécessite des compétences spécifiques pas toujours disponibles dans les entreprises qui ont des besoins, et qui génèrent ainsi un besoin d’investissements conséquents.
Les utilisateurs ne sont également pas encore au rendez-vous, et deux raisons peuvent expliquent cette timidité. D’une part, les interfaces utilisateurs sont parfois encore à perfectionner pour donner la bonne information au bon moment et ainsi rendre l’expérience utilisateur aussi intuitive que possible. D’autre part, il ne faut pas oublier les inquiétudes croissantes des consommateurs faces à leur vie privée. La réalité augmentée peut paraître intrusive car elle nécessite de collecter de nombreuses données personnelles : données de localisation, flux vidéo, etc. De quoi décourager les utilisateurs soucieux de protéger leur vie privée ! Il est donc nécessaire de bien encadrer ces aspects pour rassurer et faciliter l’acceptation de ces nouveaux usages.
Nombreux sont ceux qui proclament les Google glass mortes-nées, et si les usages dans le transport semblent séduisants, il y a des risques que la réalité augmentée ne reste qu’une utopie coincée au stade des expérimentations…