Le GPL est l’une des utilisations du gaz de pétrole liquéfié, utilisé comme carburant pour les automobiles depuis 1979 et composé principalement de propane et de butane. Ce carburant se démocratise dans les années 2000 suite à la hausse du prix des carburants et aux avantages fiscaux mis en place par le législateur.
Fonctionnement d’un véhicule au GPL
Le démarrage du véhicule est obligatoirement par injection d’essence, l’injection de GPL quant à elle ne peut intervenir qu’une fois le moteur monté en température. Ainsi, l’ensemble des véhicules du marché sont dits « bi-carburation », c’est-à-dire qu’ils sont capables de fonctionner à l’essence ou au GPL selon la réserve d’énergie disponible et le choix du conducteur.
Un véhicule GPL comprend un réservoir et une ligne d’alimentation spécifique qu’il faut ajouter au circuit d’essence du véhicule. Le conducteur démarre donc normalement son véhicule grâce au circuit d’essence et, lorsque le moteur est assez chaud, l’injection passe sur le circuit GPL sans aucun impact sur la conduite.
Le mélange de gaz butane et propane à parts égales, possède des propriétés proches de celles de l’essence mais un pouvoir calorifique supérieur à la même masse d’essence. Néanmoins, la consommation de carburant est plus importante et la puissance du moteur est légèrement réduite. Ces inconvénients sont compensés par une amélioration de la souplesse du moteur et de l’agrément de conduite.
On distingue deux modes d’injections avec le GPL gazeux et le GPL liquide. Les kits de transformation installés après l’achat du véhicule font intervenir une injection gazeuse. Les constructeurs ont choisi eux d’installer directement le GPL en injection liquide ce qui apporte quelques améliorations au niveau de la performance.
Réservoir de GPL situé dans un coffre de voiture
Les avantages du GPL
Concernant ses avantages, ils sont assez clairs : 0,73 € le litre ce qui, même si un véhicule au GPL consomme 10 à 20% de plus qu’un véhicule essence, reste largement plus avantageux sur le long terme puisque l’on estime qu’en moyenne le consommateur aura amorti son installation GPL au bout de seulement 60 000 km (soit 5 ans en moyenne)
D’autre part, la fiscalité est favorable aux entreprises qui intègrent à leur flotte des véhicules GPL. En effet, elles peuvent bénéficier d’une exonération de la Taxe sur les Véhicules de Sociétés et récupèrent entièrement la TVA sur les achats de GPL tandis que la TVA sur l’essence n’est déductible qu’à hauteur de 40%. Enfin, la carte grise d’un véhicule GPL est gratuite dans la quasi-totalité des régions ou à prix réduit (50%) comme en Bretagne et en Picardie.
Côté environnement, là encore, le GPL devance de loin l’essence puisqu’il produit 97% de monoxyde de carbone en moins et n’émet aucune particule fine. Concernant les émissions de CO2 (à différencier du monoxyde de carbone), le GPL en rejette 20% de moins que l’essence et l’arrivée du BIOGPL d’origine renouvelable abaissera ce chiffre dans le futur.
Dernier point à préciser : tandis qu’une voiture électrique nécessite plusieurs heures pour recharger sa batterie, un plein de GPL prend le même temps qu’un plein d’essence. Avec 100 000 véhicules vendus en 2008, le GPL semblait avoir pris son envol. Mais la suppression du bonus à l’achat d’un montant de 2000€ a fortement freiné les ventes de véhicules, n’atteignant pas les 1000 unités vendues en 2017. Son utilisation est encore assez faible en France puisque seulement 262 000 véhicules roulent aujourd’hui au GPL, principalement des véhicules particuliers et utilitaires légers, sur les 39 millions composant le parc français. Ce chiffre s’élève à 14 millions à l’échelle européenne.
La France ne fait pas vraiment figure de leader européen sur le marché du GPL puisque certains pays comme l’Italie voient 30% de leur parc automobile rouler avec ce carburant.
Architecture GPL d’une Dacia Sandero
Les inconvénients du GPL
Un des principaux inconvénients du GPL se situe au niveau de l’offre commerciale fournie par les constructeurs automobiles. En effet, le catalogue des véhicules GPL en France est particulièrement réduit avec 17 modèles de 7 constructeurs différents seulement. La solution pour le consommateur est donc de convertir son véhicule a posteriori, ce qui engendre des coûts supplémentaires et une immobilisation du véhicule.
Le second inconvénient que les consommateurs remarquent directement est l’encombrement du kit GPL dans leur véhicule. Il est nécessaire en « seconde monte » de s’adapter à l’architecture du véhicule et le fait de rajouter des éléments comme le réservoir de GPL occupera nécessairement de la place utile voir, pourra même remplacer certaines options comme la roue de secours.
Dans l’utilisation, le véhicule va consommer environ 30% de plus qu’avec une injection essence et la performance du moteur sera réduite d’environ 5%.
Un développement à l’arrêt
Pour conclure, le développement du GPL a été en partie limité par les pouvoirs publics, notamment avec la suppression du bonus écologique et l’alignement du GPL sur le Diesel. Ainsi comme le précisait Joël Pedessac, directeur général du CFBP (Comité Français Butane Propane – GPL) en 2016 : « En 2008, le gouvernement avait mis en place un bonus de 2.000 euros sur les motorisations GPL, on avait vendu 100.000 unités en deux ans (…), depuis le GPL a été aligné sur le diesel et a vu son bonus supprimé, voire ‘malusé’ dans certains cas. Résultat : seulement 1.500 véhicules GPL ont été vendus en 2015. »
Ainsi, le changement de paradigme du marché des transports avec le développement massif de la mobilité électrique freine le développement de ce carburant alternatif qui a été abandonné au profit de solutions de ruptures.