La startup Local Motors en collaboration avec IBM Watson IoT fait circuler depuis juin 2016 un bus autonome dans les rues de Washington DC. Répondant au nom de Olli, ce nouveau moyen de transport intelligent, imprimé en 3D et 100% électrique pourrait bien révolutionner les déplacements sur de courtes distances.
À quoi sert Olli ?
« Olli offre une solution de transport intelligente, sûre et écologique » assure John B. Rogers, CEO et co-fondateur de Local Motors.
Olli a été conçue pour être un nouveau moyen de transport à la demande réservable via une application mobile. À l’instar d’Uber, une fois une flotte importante déployée, vous pourrez faire appel à l’Olli la plus proche pour vos déplacements. Cependant, à la différence des VTC, Olli n’a pas de chauffeur ! Pouvant accueillir jusqu’à douze personnes, cette navette peut vous amener jusqu’à votre destination à une vitesse de pointe de 45km/h.
Olli a cependant une autonomie faible d’une soixantaine de kilomètres. Bien que cette dernière soit compensée par une charge rapide de 4 heures et demie à 230V, cette navette n’est pas faite pour les longues distances. D’après ses créateurs, c’est le moyen de transport idéal entre les zones non desservies par les transports en commun, dans les campus universitaires ou encore dans les complexes d’entreprise.
Bien plus qu’un moteur sur roues, Olli communique aussi avec vous. En montant à bord, il suffit de lui dire « Peux-tu m’amener à … ? » pour programmer une destination. Olli répondra aussi à vos questions concernant son fonctionnement ou les décisions de conduite qu’elle entreprend. Enfin, elle ne se lassera jamais de répondre à l’habituel « Quand est-ce qu’on arrive ? ».
Question sécurité, la navette est équipée des dernières technologies en matière de conduite sans chauffeur. Elle détecte les panneaux de signalisation et peut réagir rapidement en cas d’imprévus. Au cas où une décision serait plus délicate (couper une ligne blanche pour contourner des travaux par exemple) la décision est renvoyée à un opérateur humain dans un centre de contrôle.
Olli, un concentré de technologies innovantes
Olli est le premier véhicule à disposer de la puissance de calcul du cloud d’IBM Watson Internet of Things. Cette technologie collecte un important flux de données du véhicule, l’analyse et le croise avec des données externes. Grâce à ses algorithmes de machine learning, les données sont interprétées rapidement pour une prise de décision efficace et en temps réel.
Afin d’assurer la conduite sans chauffeur, Olli est équipée de nombreux capteurs. À l’instar des bus autonomes testés en Europe, on peut retrouver les capteurs de perception comme les LIDAR qui mesurent les objets à distance, les ultrasons, les radars et les caméras optiques, mais aussi le GPS et les commutateurs de détection de collision (bumper switch).
Un système poussé de discussion et de machine learning, fourni par Watson, permet au véhicule de communiquer avec ses passagers. Grâce au système de reconnaissance vocale et à un moteur de recherche, Olli peut répondre à la question « Peux-tu me recommander un bon restaurant ? » et vous y conduire.
L’apport innovant de Local Motors est aussi surprenant ! Cette startup s’est fait connaître pour avoir créé la première voiture imprimée en 3D au monde. Elle réitère donc l’opération dans ses nouveaux locaux de National Harbour dans le Maryland et crée chaque pièce d’Olli avec une imprimante 3D. Le but est que l’opération prenne au total 10 heures d’impression puis 1 heure d’assemblage. Outre sa rapidité et son modernisme, l’avantage de cette méthode est qu’elle permet une personnalisation rapide et presque illimitée de chaque modèle d’Olli qui sort de l’usine.
Le concept d’Open Vehicle Development Process de Local Motors, permet de faire évoluer le design des véhicules produits en usine à la demande. Olli en bénéficiant, de nouveaux capteurs seront ajoutés selon les besoins détectés pour le fonctionnement optimal du véhicule, mais aussi selon les besoins locaux des municipalités.
Verra-t-on un jour Olli en France ?
Pour l’instant seulement deux navettes ont été conçues pour effectuer des tests à Washington DC. D’autres municipalités comme celles de Miami-Dade et Las Vegas sont en train de développer des programmes de transport incluant Olli avec un business model de l’entreprise basé sur la prévente. Selon ces succès, on pourrait imaginer un éventuel développement en Europe.
Cependant ce potentiel de succès est à nuancer avec le récent accident mortel provoqué par une voiture Tesla Model S en autopilote. Alors qu’Elon Musk étend sa vision d’un monde de voitures connectées, de plus en plus de questions se posent autour de la sécurité des voitures sans chauffeurs et de leur avenir. Bien qu’Olli ne puisse pas dépasser les 45km/h, un accident mortel demeure un risque.
D’autres projets de bus autonomes ont vu le jour en Europe et sont déjà en phase de test. CityMobil2, Wepod ou Navya Arma pourraient donc un jour peut-être peupler nos routes aux côtés de la navette américaine !