« Sur la route, il y avait déjà des bandes réfléchissantes, maintenant il y roule des voitures intelligentes », écrit Marc Escayrol. Plus qu’une simple citation, c’est une réalité en Norvège où les voitures électriques sont devenues reines, avec un tiers des ventes européennes réalisées sur ce territoire qui ne compte que 5 millions d’habitants. En témoignent les multiples bornes permettant aux propriétaires de Tesla ou Renault Zoé de recharger leurs petits bijoux de technologie, et cela gratuitement, en plein centre-ville.
Pouvoirs publics : quelles actions ?
Plus qu’une simple crise, le choc pétrolier de 1973 suscite une réelle prise de conscience des pouvoirs publics norvégiens qui cherchent alors des alternatives aux voitures thermiques : l’électrique devient leur cheval de bataille, à travers une politique volontariste en faveur des voitures intelligentes (exonération de la taxe sur le poids et la puissance du véhicule (1990) et de la TVA en 2001) ; les propriétaires de « smart cars » ne paient ni péages, ni parking, et peuvent emprunter comme bon leur semble les couloirs de bus. Des subventions sont également accordées : jusqu’à 354 millions d’euros en 2015. Autant de mesures vertueuses en matière environnementale, dans un pays qui est pourtant aujourd’hui le 12e plus gros exportateur de pétrole au monde.
Quel impact environnemental ?
Les Norvégiens ne sont pas insensibles à ces multiples mesures : selon une étude réalisée en 2014 par l’Association norvégienne pour le véhicule électrique, 48% des propriétaires ont été motivés par la maîtrise des coûts et les gains financiers associés ; seuls 27% citent le souci environnemental. Pourtant, l’augmentation des ventes de voitures électriques a eu un impact notable sur l’environnement : une diminution de 237 132 tonnes de CO2 a été observée, soit une valeur de 8,5 million de dollars en 2015. Des chiffres qui doivent tout de même être nuancés par la technologie Lithium, propre à la batterie des véhicules électriques, qui favorise la pollution des nappes phréatiques.
Les véhicules électriques : véritable eldorado ?
L’engouement pour l’électrique suscite également des polémiques dont l’encombrement des couloirs de bus aux heures de pointe. Un phénomène encourageant les retards et la colère des usagers des transports en commun et des chauffeurs de bus. Au-delà des embouteillages, les mesures incitatives en faveur des véhicules intelligents ont également un coût, qui représente selon certains un manque à gagner pour l’État. Ces aides seront cependant maintenues jusque fin 2017.
Au-delà de la voiture électrique, d’autres initiatives ont été mises en place pour protéger l’environnement et lutter contre le changement climatique, en Norvège : en témoignent les installations démarrées dès 1996 permettant de stocker plus de 10 millions de tonnes de carbone sous le plancher océanique.