Nous vous en avions parlé…
Véritable révolution dans le secteur des transports, l’Hyperloop pourrait bien devenir une réalité plus vite que prévu. Ce projet futuriste dont les plans avaient été publiés en 2013 par Elon Musk, fondateur entres autres des startups à succès Paypal, Tesla Motors ou encore SpaceX, se concrétise à grands pas, avec un mois de mai marqué par les avancées tant sur le plan technologique qu’économique.
En quelques mots, l’Hyperloop permettrait le transport de passagers dans des capsules circulant dans des tubes faiblement pressurisés, à une allure avoisinant la vitesse du son, soit près de 1 200 kilomètres/heure ! Une solution particulièrement intéressante pour les distances moyennes, bien plus rapide que le transport ferroviaire et permettant d’éviter les complexités associées au transport aérien. Ainsi, un Paris-Londres pourrait se faire en à peine 30 minutes ! Et ce à prix attractifs, les billets étant aujourd’hui estimés à environ 30 euros par trajet.
L’Hyperloop se concrétise, avec deux concurrents en pleine course !
Deux acteurs majeurs sont lancés dans cette course éprouvante à qui fera voyager des passagers en Hyperloop le premier : Hyperloop One (anciennement Hyperloop Technologies), positionné comme une startup, face à Hyperloop Transportation Technologies (HTT), fonctionnant uniquement sur la base d’un volontariat et du crowdsourcing. Ces dernières semaines ont d’ailleurs été riches en rebondissements pour ces deux entreprises, qui se sont répondues à coups de révélations concernant l’avancée de leurs projets respectifs.
Faisant grand bruit, Hyperloop One réalisait le 11 mai dernier le premier test grandeur nature de son système de propulsion de l’Hyperloop, en direct depuis le désert du Nevada. Le public médusé aura ainsi pu voir le premier POC taille réelle effectuer pas moins de 800 mètres en à peine de 5 secondes. Les tuyaux et capsules ne répondent pas encore à l’appel, mais cette expérience aura montré la capacité de l’entreprise à lancer un véhicule sur rails pouvant atteindre 186 kilomètres/heure en l’espace de deux secondes. Reste maintenant à développer un système de freinage, l’engin étant pour l’instant encore stoppé directement par un mur de sable.
En parallèle, Hyperloop One a précisé avoir déjà levé 80 millions de dollars, et mis en place plusieurs partenariats avec d’autres entreprises d’ingénierie et de transport. Dans leur entourage, il se murmure que les premiers passagers pourraient voyager grâce à Hyperloop One à partir de 2021…
HTT annonçait de son côté le 24 mai dernier avoir déterminé le matériau qui recouvrirait les couches intérieures et extérieures de ses capsules. Conçu aux côtés de la startup Slovaque C2i, ce matériau intelligent protégerait les passagers se trouvant à l’intérieur de la capsule tout en détectant et signalant d’éventuels problèmes extérieurs. Composé de capteurs sans fil intégrés en fibre de carbone, il permettrait en effet de transmettre instantanément des informations critiques concernant la température, la stabilité, ainsi que l’intégrité des capsules. Prometteur ? Il l’est encore plus quand on sait qu’il répond au doux nom de Vibranium… (Ça vous dit quelque chose ? Un certain héros Marvel aurait aussi choisi un matériau de ce nom pour rendre son bouclier presque indestructible…)
Au même moment, HTT diffusait aussi les premières images animées du fonctionnement de ces capsules. HTT a par ailleurs profité de cette même semaine pour faire breveter sa nouvelle technologie nommée « passive magnetic levitation », qui permet la mise au point d’un système à meilleur rendement énergétique, moins coûteux et plus sûr. Nouvelle intéressante sachant que le système de propulsion magnétique de la startup n’a pas encore été dévoilé au public. Du côté d’HTT, on entend dire que les premiers transports de passagers auraient lieu dès fin 2018, en Californie centrale…
Pour l’instant, difficile de dire lequel de ces deux groupes fera du transport en Hyperloop une réalité le premier. Le changement de nom d’Hyperloop One le mois dernier serait-il annonciateur ? Ou faut-il s’en tenir aux rumeurs qui circulent ?
Et le reste du monde dans tout ça ?
Si le reste du monde est jusqu’à présent resté discret dans cette course au développement, certains transporteurs européens historiques commencent tout juste à s’impliquer dans ces projets. Parmi eux, la SNCF se projette déjà dans l’ère après-TGV, et fait partie des plus gros investisseurs de la dernière levée de fonds d’Hyperloop One, évaluée à près de 80 millions de dollars.
Par ailleurs, un partenariat considérable d’HTT avec le gouvernement Slovaque prévoit dans les mois à venir une étude de faisabilité de construction d’une rame Hyperloop reliant Bratislava à Vienne et Budapest, qui deviendraient très certainement les premières liaisons en Hyperloop d’Europe.
Une série de challenges ont en outre été lancés par les deux concurrents, visant à impliquer les populations d’Europe dans ces projets et stimuler l’innovation. HTT prévoit ainsi un « Innovation Challenge » en collaboration avec Lufthansa Innovation et Deutsche Bahn à l’aéroport de Bratislava début Juillet, tandis que Hyperloop One a de son côté lancé un « Global Challenge » qui permettra de déterminer les premières villes au monde où seront potentiellement construites des liaisons Hyperloop.
Reste maintenant à voir qui seront les heureux élus à pouvoir profiter les premiers de ce mode de transport du futur…