A San Francisco, c’est bien connu, on aime les révolutions. Que ce soit avec des fleurs ou en uberisant le monde, l’écosystème local est propice au changement, à l’innovation. Et au vu de la configuration de la Bay Area, le transport est un sujet particulièrement porteur… Puissance historique de la voiture aux Etats Unis, sous investissement dans les infrastructures, zone de travail (Silicon Valley) éloignée du Downtown et multitude d’autorités de transport…
On se souvient que pour régler le problème du transport de ses employés, Facebook et Google ont mis en place des bus privés. Leur démarche avait été fortement critiquée, allant jusqu’au caillassage des véhicules ! Les habitants ont perçu ce service comme un début de privatisation inacceptable des services publics, un accélérateur de gentrification du centre-ville et un abus de l’espace public (utilisation des arrêts de bus). Les relations semblent désormais normalisées, avec une contribution des sociétés via une taxe municipale.
La startup Leap Transit, sans doute inspirée par ces événements, propose un service similaire, mais ouvert à tous. L’innovation est au cœur de sa proposition de valeur, afin de convaincre les jeunes geeks de dépenser 6$ par trajet au lieu des 2,25$ normalement, pour environ 5km.
Ils ont quelques excellents arguments :
– un service « Starbucks sur roues » : espace cosy et spacieux, Wi-Fi, prises électriques, siège garanti, boissons et alimentation de qualité, hôte d’accueil dédié et aux petits soins (il scanne le QR code, apporte les commandes, gère la musique et la température à bord)
– Une application mobile dotée de services vraiment innovant pour le transport public : localisation des bus en circulation à la Uber, inscription au service permettant un embarquement automatique (via des iBeacons), voir qui est dans le bus en temps réel, pré-commander boissons et aliments et in fine, elle permettra à Leap Transit de modifier les parcours de manière dynamique, en se basant sur la concentration des demandes
Cette offre a malgré tout ses limites, au-delà de son coût d’accès :
– Cette offre de niche (27 places et 4 bus) est difficilement généralisable pour vraiment changer la vie des San-Franciscains. La RATP locale (MUNI) doit en effet gérer 700 000 trajets par jour !
– Elle squatte les arrêts publics, ce qui amène des délais supplémentaires pour tous aux heures de pointe
– Leap Transit a déjà essuyé un échec en 2013 au bout de 4 mois et 2 millions d’euros
Des concurrents tels que Chariot, RidePal ou Loup (à base de voitures) recherchent aussi à tirer profit de ce marché embryonnaire. Si ces approches ne vont pas apporter de solution globale à la qualité des transports publics, elles restent néanmoins des laboratoires intéressants et concrets dans lesquels les Autorités Organisatrices de Transport (AOT) peuvent piocher pour trouver des solutions.
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