En avril dernier, Vincent Bolloré himself invitait la ville de Lyon à se lancer dans l’expérimentation du Bluetram : « La ville qui le testera sera une référence dans le monde ». Finalement, c’est bien Paris qui pourrait devenir la ville pionnière pour ce moyen de transport dont on attend beaucoup. Le mois prochain, et à l’occasion de la COP21, le groupe Bolloré testera en effet ses Bluetram sur les Champs Elysées. La ligne reliant la place de l’Etoile à la place de la Concorde sera mise en service le 15 novembre, et l’expérimentation se prolongera jusqu’au 15 janvier prochain. Mais qu’attend-on vraiment du dernier né des véhicules électriques Bolloré ? Et quand le verra-t-on circuler à grande échelle dans nos villes ?
Dans la famille Blue Solutions, je voudrais… le Bluetram !
Qui aurait cru il y a 20 ans que le groupe Bolloré, alors l’un des leaders mondiaux de la production papetière et de films plastiques, deviendrait un acteur majeur de la révolution de la mobilité électrique ? L’industriel français n’en est en effet pas à son coup d’essai en ce qui concerne les véhicules électriques. Son savoir-faire dans le domaine vient du fait que certains des films plastiques qu’il produisait à l’origine sont largement utilisés dans les condensateurs électroniques, et donc dans certains types de batterie. Le groupe a alors choisi d’élargir son activité à la production de ces batteries, en utilisant la technologie lithium-métal-polymère. Une filiale dédiée, Blue Solutions, est née, et son activité s’est depuis élargie à la production de véhicules électriques. La Bluecar, lancée au grand public avec l’Autolib à Paris, en 2011, en est bien sûr le porte-étendard. Le concept d’autopartage repris avec succès à Lyon en 2013, avec Bluely, et à Bordeaux et Indianapolis depuis, s’intègre désormais véritablement dans le paysage urbain d’une ville moderne.
Mais l’ambition de Blue Solutions est bien au-delà car le groupe a aussi lancé la Bluesummer décapotable, la Blueutility (déjà en service à Paris avec Utilib), le Bluebus qui a séduit la RATP, et même le Blueboat ! Le Bluetram est donc le dernier né de ces véhicules destinés à révolutionner la mobilité de demain.
Un Bluetram à mi-chemin entre bus électrique et tramway
Premier constat quand on observe le Bluetram : il porte bien son nom. Son look rappelle en effet étrangement celui d’un tramway classique : haut et fin, munis de grandes vitres à l’avant et sur le côté… Cela dit, quand on regarde dessous, surprise, le Bluetram a des roues. Celui-ci n’est donc pas constitué comme un tramway classique, et n’a pas besoin de rails pour fonctionner. Pas de caténaires non plus ni de câbles pour acheminer l’électricité, et c’est là que se situe la vraie révolution. Le Bluetram fonctionne sur batteries, et celles-ci sont rechargées à chaque arrêt, pendant la montée et la descente des passagers. Une trentaine de secondes de recharge suffisent ainsi pour donner un bon kilomètre d’autonomie, et propulser le véhicule jusqu’au prochain arrêt.
Techniquement parlant, ces performances sont permises grâce à 30 modules de 20 super-condensateurs de 3000 farads chacun, qui sont placés sur le toit du Bluetram. Ceux-ci sont donc rechargés à l’arrêt, grâce à un bras télescopique qui sortira de la station, pour venir se brancher au véhicule.
Ces innovations techniques permettent ainsi d’installer ce type de moyen de transport rapidement et à moindre coût, car les travaux d’aménagement nécessaires sont minimes. Si l’on estime à près de 20 millions d’euros par kilomètre le coût de mise en place d’une ligne de tramway classique, celui d’une ligne de Bluetram pourrait se révéler 5 à 10 fois moins cher ! Les Bluetram n’auront cependant pas exactement la même importance dans un réseau urbain car les premiers qui sortiront n’auront qu’une capacité de 22 passagers, mais de nouveaux modèles de 96 places pourraient sortir dès l’année prochaine.
Le Bluetram bientôt dans nos centres-villes ?
Pas étonnant donc, qu’avec de telles promesses de performances économiques, de nombreuses métropoles suivent avec attention ce projet novateur. Bolloré se dit prêt à équiper dans des délais courts une ville de taille moyenne, en témoigne l’agrandissement récent de l’usine destinée à la production de ces Bluetram.
Mais quand les verra-t-on effectivement débarquer dans nos rues ? Si de nombreuses villes se sont déclarées intéressées (Indianapolis, Londres, Singapour…), aucune officialisation n’a pour l’instant été communiquée. De nombreux yeux seront donc braqués sur les Champs-Elysées en cette fin d’année pour scruter comment se comporte le nouveau né de la famille Blue Solutions. Bolloré, qui compte produire plus d’une centaine de Bluetram dès l’année prochaine, espère donc que ce test grandeur nature dans les rues parisiennes fera franchir un vrai palier commercial au dernier visage de la mobilité électrique.
Bonsoir à tous ! Si il s’agit des mêmes batteries que les blues cars, ça sera une nouvelle gabegie !!! Ces dernières ont besoin d’être maintenue à 80° pour leur bon fonctionnement. Ces batteries développées pour des applications industrielles ne sont pas adaptées à des systèmes autonomes tel que les voitures ou les bus, en terme de consommation et d’autonomie !!
http://www.voiture-electrique-populaire.fr/actualites/batteries-lmp-bollore-ecologiques
Il s’agit ici de condensateurs de très grande capacité, 3000 Farads chacun.
Les condensateurs sont des composants électroniques capables de stocker de l’énergie et de la restituer de façon très rapide et pendant un nombre énorme de cycles. Et Boloré est un acteur majeur du monde des condensateurs depuis longtemps.
Rien a voir (ou presque) avec les batteries d’accumulateurs, limitées en capacité et durée de vie.