L’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 constitue un défi majeur pour l’ensemble des acteurs du transport. En effet, l’estimation du nombre de visiteurs est de l’ordre de 15 à 20 millions de visiteurs s’étalant sur une quinzaine de jours.
Avec en moyenne 1 million d’utilisateurs en plus des usagers habituels, cet événement s’annonce être un défi considérable pour le domaine des transports, mais aussi un formidable terrain d’expérimentations.
En effet, sous l’impulsion de l’agence de l’innovation et des transports affiliée au ministère des transports, plusieurs projets ont été sélectionnés pour porter l’innovation au cœur des transports urbains. Parmi eux, un projet de véhicule autonome nommé Urban Loop se fait particulièrement remarquer : celui-ci a pour ambition de rentrer en compétition avec la voiture et le bus en zone urbaine de taille moyenne, avec pour avantage de proposer une solution de transport complémentaire au métro classique, 100% électrique et autonome.
L’Urban Loop se définit de la manière suivante : il s’agit d’un train autonome ultraléger dont les capsules mesurent 1 mètre de large pour 1.6 mètre de haut et 3.2 m de long. Chaque capsule peu embarquer 1 à 2 personnes. L’Urban Loop repose sur un réseau de rails formé de boucles interconnectées sur lequel circulent des capsules individuelles autonomes. Chaque capsule est alimentée par un moteur électrique basse consommation.
Une expérimentation pilote sera lancée en 2024 à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques dans la commune de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Un projet novateur : l’impact environnemental et social positif de l’Urban Loop
Ce dispositif de transport urbain s’adapte en effet parfaitement à l’environnement urbain avec un niveau sonore maximal de seulement 63 dB à une vitesse de 50 km/h et à 5 mètres de distance. Cela équivaut au niveau sonore d’un lave-vaisselle en marche, ce qui est très faible en comparaison à d’autres moyens de transport traditionnels : en comparaison à vitesse et distance équivalentes, un bus peut produire jusqu’à 80dB, un RER 83 dB et un métro 93 dB. Ainsi, ce dispositif permet une diminution significative de la pollution sonore dans les zones urbaines, créant ainsi un environnement plus calme pour les piétons et usagers locaux.
Cette insertion en ville est aussi facilitée par la légèreté des infrastructures nécessaires à ce type de transport. Les stations sont de taille modeste à l’image des capsules et permettent des installations simplifiées dans des milieux potentiellement déjà saturés. De plus, il s’agit d’un réseau potentiellement sous terrain, semi-enterré ou aérien ce qui permet une grande adaptabilité à l’environnement dans lequel les installations sont faites.
Du point de vue social, l’Urban Loop offre une solution de mobilité accessible à tous. Avec un coût d’installation relativement peu élevé permettant un amortissement rapide se répercutant sur le coût de déplacement des usagers. La nature et la taille des installations de ce type de transport permet aussi de densifier le réseau de transport en commun déjà existant et de desservir des zones jusque-là mal desservies ou isolées.
L’Urban Loop revêt aussi une dimension environnementale, en effet ce moyen de transport est plus respectueux de l’environnement que les véhicules électriques individuels, car il ne génère aucune pollution liquide, ne rejette pas de gaz nocifs et a l’avantage de ne pas fonctionner sur batterie. Le choix de ne pas utiliser ces batteries est bénéfique pour l’environnement sous deux aspects : cela permet de s’affranchir du problème éthique et écologique que posent leurs constructions et leur recyclage, ainsi que de diminuer les pertes énergétiques induites par le stockage de l’énergie et le transport de ces batteries.
Cela s’est traduit le 28 mai 2021 lors des premières phases de test : l’Urban Loop a effectué un record de consommation électrique s’établissant à 0,05 kWh/km pour un véhicule roulant à 60 km/h, ce qui en fait l’un des moyens de transport les plus propres du monde.
En termes de durabilité environnementale, l’Urban Loop offre donc une alternative de transport plus écologique et moins polluante que les véhicules électriques individuels ou les transports en commun traditionnels. Avec une consommation électrique aussi faible, l’Urban Loop contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre et constitue un atout dans la lutte pour l’amélioration de la qualité de l’air dans les zones urbaines.
Etude de l’impact économique
Le projet Urban Loop présente un avantage économique majeur par rapport aux autres moyens de transport sur rails, tels que le tramway ou le métro. En effet, l’infrastructure requise pour ce système de transport est beaucoup plus légère et moins coûteuse, avec un coût par kilomètre d’infrastructure estimé entre 1 et 4 millions d’euros. Cela représente une économie considérable par rapport aux coûts d’infrastructure d’un tramway, qui s’élèvent à environ 20 millions d’euros, voire de plusieurs dizaines de millions pour un métro. En outre, l’utilisation d’une technologie avancée permet de réduire les frais d’exploitation grâce à l’automatisation totale, aux aiguillages passifs, à la communication inter-capsule et à l’optimisation du trafic par l’Intelligence Artificielle (IA).
L’IA prend en compte plusieurs facteurs, tels que le nombre de capsules en circulation, la demande des passagers, les retards éventuels, les travaux routiers et les événements spéciaux. En fonction de ces facteurs, le système de monitoring peut ajuster les itinéraires des capsules pour éviter les congestions et minimiser les temps d’attente pour les passagers. Ce système permet ainsi d’optimiser l’efficacité du système de transport et d’améliorer l’expérience globale des usagers.
Cependant des opérateurs humains sont encore nécessaires : ils sont en effet responsables de la maintenance et de la supervision du système de transport, tels que l’entretien des rails, des capteurs et des systèmes de communication. Ces opérateurs peuvent également être responsables de la surveillance du trafic en temps réel et de la gestion des incidents éventuels, tels que les pannes ou les accidents.
Ces facteurs, combinés à une consommation d’électricité très faible, font de l’Urban Loop une solution de transport économique pour les collectivités et les usagers.
Une accessibilité renforcée
Le projet Urban Loop est un système de transport en commun innovant qui met l’accent sur l’accessibilité pour tous les usagers, y compris les personnes en situation de handicap. Le système est, de plus, disponible 24h/24h et 7j/7, ce qui permet aux utilisateurs de bénéficier d’un service de transport flexible et adapté à leurs besoins. Cela vient répondre aux attentes des usagers dans le cadre d’évènements internationaux tels que les JO avec un besoin de déplacement permanent.
Les stations de l’Urban Loop sont également conçues pour être accessibles à tous. Avec leur taille réduite de quelques dizaines de mètres carrés et leur espacement de 250 mètres, elles s’intègrent parfaitement dans le paysage urbain et permettent de desservir très localement les différents espaces urbains. Cette proximité est particulièrement plébiscitée par les personnes à mobilité réduite, qui peuvent ainsi accéder facilement aux stations et utiliser le système de transport en toute autonomie.
Ces stations sont également pensées pour être équipées de différents dispositifs permettant de faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite, aux personnes aveugles et malvoyantes, et aux personnes sourdes et malentendantes.
De plus, les stations sont en dérivation du flux de circulation global, cela permet un embarquement plus long pour les personnes le nécessitant sans risquer d’engorger le trafic. Enfin l’ensemble des trajets se fait sans correspondance car l’ensemble du réseau est composé de boucle de rails interconnectés par des aiguillages passifs : cela signifie que l’aiguillage est fixe, c’est la capsule qui sélectionne la voie à emprunter.
En somme, le projet Urban Loop est une initiative novatrice qui offre une solution de transport flexible, efficace et accessible à tous. Grâce à sa conception centrée sur l’accessibilité, ce système de transport en commun permet aux personnes en situation de handicap de se déplacer en toute sécurité et en toute autonomie, renforçant ainsi l’inclusion et la mobilité pour tous.
A l’occasion des JO de Paris 2024, l’Urban Loop sera testé sur le site Olympique de St Quentin en Yvelines. Il sera composé d’une boucle de 2 km, qui desservira deux stations : le vélodrome olympique et la base nautique. Les 10 véhicules qui circuleront sur cette boucle permettront un débit maximum de 220 personnes par heure, offrant ainsi une solution de transport efficace pour les habitants de la ville et les visiteurs.
Conclusion
En conclusion, le projet Urban Loop constitue une solution innovante et durable de mobilité urbaine testée lors JO de Paris 2024. Avec son impact environnemental et social positif, ce moyen de transport complémentaire au métro classique s’adapte parfaitement à l’environnement urbain tout en offrant une alternative écologique et peu coûteuse pour les usagers et les collectivités.
L’Urban Loop permet également de densifier le réseau de transport en commun existant et de desservir des zones jusque-là isolées. Avec une consommation électrique très faible, l’Urban Loop contribue également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et représente donc un atout dans la lutte pour l’amélioration de la qualité de l’air dans les zones urbaines densément peuplées. En somme, l’Urban Loop s’avère être une solution innovante et durable de mobilité urbaine, qui pourrait être une alternative pour les transports en commun traditionnels dans les villes de demain.