Un train intelligent capable de s’auto-diagnostiquer, de compter ses usagers, ou de les informer en temps réel sur l’état du réseau… Fiction ou réalité ? L’an dernier, la SNCF a déjà testé un tel prototype sur la ligne D du RER. Un exemple qui atteste de la profonde mutation du secteur des transports ; dans ce contexte, quel est le rôle de la géolocalisation et de l’Open Data ? Focus sur deux innovations majeures qui n’ont pas fini de faire parler d’elle.
La géolocalisation : une innovation qui a de l’avenir
Rendre la mobilité plus intelligente grâce au positionnement des individus, marchandises et véhicules, en tous lieux et à tout moment, est l’objectif premier de la géolocalisation. Cette technologie prometteuse améliore ainsi la ponctualité des voyageurs, en facilitant l’accès à des informations en temps réel (consultation des horaires, recherche d’itinéraires), et en aidant les usagers à se repérer à l’intérieur de n’importe quel bâtiment, grâce à la technologie indoor. Cette dernière permet en effet de localiser un individu dans un espace où l’accès aux satellites et aux données GPS n’est pas disponible. À titre d’exemple, l’application « My way, Aéroports de Paris », permet aux détenteurs de Smartphones Androïd d’être géolocalisés, puis guidés, grâce à des plans embarqués à l’intérieur et à l’extérieur des terminaux de Paris-Charles de Gaulle.
La géolocalisation lutte également contre les problèmes de congestion du réseau routier, véritable fléau des métropoles modernes. Les Autoroutes du Sud de la France utilisent ainsi des métadonnées de localisation, afin d’analyser le mouvement des automobilistes avant leur entrée sur le réseau ASF. Le nombre de guichets ouverts dépend alors de l’importance du trafic.
Enfin, la géolocalisation tend à bouleverser le train communicant de demain : l’utilisation de satellites permet de connaître le positionnement d’un convoi en temps réel et d’intervenir en cas d’accidents ou de perturbations quelconques. L’information traitée est alors optimale : en effet, cette technologie de pointe permet de communiquer la position d’un train, toutes les 20 secondes, affinant les données émises par les balises fixes le long des voies.
L’Open Data au service de l’information voyageur et des services multimodaux
L’Open Data participe à la transformation du secteur des transports par la mise à disposition d’un flux d’informations aux utilisateurs et le développement d’applications web ou mobiles, réalisées à partir de ces données.
Historiquement, les opérateurs et autorités de transports publics locaux et régionaux se sont longtemps montrés réticents au partage des données (horaires, tarifs, cartes, disponibilité des ascenseurs et escaliers mécaniques). Cependant, ces renseignements tendent à se démocratiser et optimisent ainsi l’information voyageur : en France, la ville de Rennes est l’une des premières collectivités publiques à favoriser la réutilisation de ses données. En mars 2010, elle libère, avec l’opérateur de référence du transport public Keolis, une première série de données publiques, encourageant le développement d’applications pour tous les utilisateurs du Vélo STAR de Rennes Métropole.
Par ailleurs, la démocratisation des données dans les transports publics encourage le développement de nouveaux services multimodaux. À terme, des applications permettront d’optimiser le parcours d’usagers qui utilisent plusieurs modes de transport au cours d’un même déplacement (calculs d’itinéraires, optimisation de l’information voyageur, réservations, tarifs), à l’image de l’offre proposée par le Conseil régional Rhône-Alpes. Lancée en 2005, OùRA est une offre de billettique multimodale dont l’objectif est de créer un support commun aux réseaux TER, départementaux et urbains.
La géolocalisation et l’Open Data répondent aux nouvelles problématiques des transports de demain, en améliorant l’information voyageur et en participant au développement de services multimodaux : le projet européen TAP-TSI a pour objectif premier d’harmoniser les logiciels de calcul d’itinéraires, les systèmes de réservation et d’achat de titres de transport en Europe, afin de proposer aux usagers un billet unique valable dans tous les trains, bus et métros que leur trajet suppose.