A l’approche des vacances scolaires, dans une société où les congés des parents ne sont pas toujours idoines à ceux des enfants, la sempiternelle question refait surface : comment vais-je envoyer mes jeunes enfants chez leurs grands-parents ? (NDLR : ayant pris pour postulat que la question « comment puis-je convaincre mes parents de garder leurs petits-enfants ? » aura trouvé une solution au préalable). Un certain nombre d’acteurs du transport aérien proposent des services adaptés. Petit tour d’horizon des offres et de leur limite.
Première étape : qui peut être enfant non accompagné, et à quel coût ?
Chez Air France et Hop! , le service est obligatoire si l’enfant non accompagné est âgé de 4 à 11 ans pour les vols en France, et de 5 à 14 ans pour les vols en Europe et à l’international. Lorsque le service est obligatoire, Air France pratique un tarif de 20€ lors des voyages en France et de 50€ à 75€ pour les destinations internationales alors que Hop! a un tarif unique de 40€.
Pour KLM, Corsair et Lufthansa, la règle est similaire : les enfants de respectivement 5 à 14 ans, 4 à 11 ans et 5 à 11 ans doivent souscrire à un accompagnement obligatoire spécifique de la compagnie aérienne, facturé entre 40€ et 50€ pour les voyages continentaux, 50€ et 80€ pour les voyages intercontinentaux. Ce même accompagnement est facultatif pour les mineurs dont l’âge est supérieur à 14 ou 11 ans (respectivement), facturé entre 40€ et 75€ pour les voyages continentaux, 75€ et 90€ pour les voyages intercontinentaux.
Ces services ne peuvent être souscrits via un achat en ligne : une réservation par téléphone ou en agence s’impose, et est agrémentée d’un document de voyage de l’enfant
D’autres compagnies aériennes ont le mérite d’avoir une offre bien plus simpliste, mais peut-être moins attractive : tout enfant de moins de 16 ans n’est pas autorisé à voyager seul sur Ryan Air, et l’âge minimal descend à 14 ans pour EasyJet. Par ailleurs, si celui-là est atteint, aucune assistance particulière n’est fournie.
Deuxième étape : emmener l’enfant non accompagné jusqu’à l’enregistrement
Malgré un titre pouvant paraître antithétique, ce paragraphe sera malheureusement court, non par laxisme de l’auteur, mais parce que réside ici la première limite du service : quelle que soit la compagnie, quel que soit le moyen de locomotion, l’enfant doit être conduit par un adulte, lui-même devant rester jusqu’à ce que l’avion ait décollé, quel que soit le retard annoncé de ces derniers.
Troisième étape : une prise en charge de l’enfant non accompagné d’une douane à l’autre
Dans toutes les offres proposées par les compagnies, un agent accompagne l’enfant, facilite son passage des douanes et lui octroie un accès prioritaire à l’embarquement, l’installant ensuite à sa place. C’est alors toute une gamme de loisirs et de services qui s’ouvrent à lui : films pour enfants, jeux de mémoire, coloriages, « programme de divertissement spécifique », et bien entendu, plus d’une trentaine de jeux vidéo standards (mini-golf, backgammon, tetris, etc.). Les repas sont servis en priorité, et un menu adapté aux enfants lui est servi. Le personnel à bord prête une attention particulière afin de l’accompagner dans ses déplacements dans l’avion, et le rassurer tout au long du vol.
Ultime étape : récupérer l’enfant non accompagné à l’aéroport de destination
Règles de sécurité obligent, les modalités sont strictes : seule la personne majeure déclarée dans le document fourni à la prise en charge de l’enfant, et munie d’une pièce d’identité, est habilitée à recevoir l’enfant à l’atterrissage. Malheur au non-respect de l’une de ces contraintes, car pour l’enfant alors infortuné, cela implique un voyage retour à l’aéroport de départ. De quoi troubler les vacances des uns et les portefeuilles des autres, le voyage retour s’effectuant aux les mêmes conditions tarifaires que l’aller.
Afin de rendre à César ce qui est à César, il convient d’abord d’accepter que certains lecteurs trouveront tout à fait leur compte dans l’offre fournie par certaines compagnies aériennes, et qu’un grand pas a déjà été franchi. En revanche, à l’heure d’une bataille sur le « dernier kilomètre », force est de constater qu’à l’instar de ses alter ego le « premier kilomètre », tous deux restent encore à parcourir dans un service prônant une indépendance de l’enfant non accompagné dans ses mobilités !