Du 30 novembre au 11 décembre 2015 prochain la France va accueillir et présider la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11). Échéance cruciale, cette rencontre doit déboucher sur un nouvel accord international sur le climat applicable à tous les pays, l’objectif étant de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C.
La France va donc jouer un rôle de premier ordre sur le plan international, pour faire converger les points de vue et faciliter la recherche d’un consensus non seulement au sein des Nations unies mais aussi au niveau de l’Union européenne, qui occupe une place de premier ordre dans les négociations.
L’agenda de cette conférence repose sur 4 piliers : i) la signature d’un accord universel, ambitieux et contraignant sur le climat applicable à tous les pays, comprenant des mesures d’atténuation et d’adaptation au changement climatique ; ii) les contributions nationales des pays à l’accord ; iii) un «agenda des solutions» mettant en valeur les résultats et les opportunités des initiatives des acteurs non étatiques pour le climat sans attendre 2020, et en complément de l’action renforcée des pays ; iv) des financements de long terme pour le climat ainsi que le développement et le transfert de savoir-faire et de technologies.
Le secteur des transports et de la logistique a toute sa place dans le débat et la réflexion sur les initiatives que les acteurs publics et privés, collectivités, entreprises, bailleurs de fonds et ONG doivent porter dans « l’agenda des solutions ».
En préparation de cette grand-messe, le Ministère de l’Écologie a organisé une Conférence environnementale annuelle en novembre 2014 sur les thèmes de la mobilisation nationale vers la COP21. Cette rencontre a permis d’identifier les chantiers prioritaires qui seront mis en avant par la France.
Quels axes de développement prioritaires pour diminuer l’impact environnemental du transport de voyageurs ?
Maîtriser la demande de mobilité et encourager les déplacements écologiques
Il s’agit d’aider les collectivités à identifier les leviers leur garantissant la gestion durable de la mobilité. Cette démarche repose sur la mise en place d’un cadre législatif et d’outils incitatifs tels que : simplifier les obligations en matière de stationnement pour les logements situés dans les secteurs bien desservis par les transports en commun ; favoriser la constructibilité des projets contribuant à la mixité fonctionnelle en fonction de la desserte en transports en commun et des perspectives locales en termes de recyclage foncier ; ou encore accroître le développement d’espaces d’accès partagé à des ressources mutualisées (économie collaborative et numérique, « co-working », télécentres ou encore espaces de visioconférence).
Mobiliser les acteurs institutionnels pour promouvoir les nouvelles mobilités et l’intermodalité
Valoriser et proposer une offre de transport respectueuse de l’environnement requiert d’impliquer les pouvoir publics. Ces derniers doivent identifier les solutions existantes, structurer les politiques adaptées et impliquer les acteurs régionaux et locaux dans leur mise en place.
Stimuler l’innovation technologique et la croissance verte dans les transports
Cet enjeu repose sur comment inciter les grands acteurs du transport à se mobiliser pour valoriser leurs innovations en faveur d’une mobilité plus responsable. En France, la RATP a pris le pas en lançant le plan Bus 2025, un programme dont l’une des priorités est d’améliorer la performance énergétique et environnementale du bus (objectif 0 bruit, 0 émission de CO² et 0 gaz à effet de serre pour toute la flotte de bus RATP à horizon 2025).
Quel dispositif pour accompagner ces évolutions ?
Les pouvoir-publics et les différents acteurs de l’écosystème des transports doivent se concerter afin de structurer un modèle économique viable pour financer les projets. Ce modèle doit s’inscrire dans un cadre réglementaire adapté. En France par exemple, le volet mobilité des contrats de plan État-Régions 2015-2020 consacrera près des deux tiers des financements aux modes alternatifs à la route, ferroviaires et fluviaux. Ce plan prévoit qu’entre 2015 et 2017 des certificats d’économies d’énergie, les programmes et les opérations standardisées contribueront au déploiement de bornes de recharge électriques, au renouvellement des flottes de véhicules, au report modal dans le fret et la logistique, notamment au transport combiné, et à des actions spécifiques concourant à l’efficacité énergétique des transports.
Quid du transport de marchandises ?
Le transport de marchandises, bien plus émetteur de nuisances que le transport de voyageurs, ne semble pas figurer parmi les priorités identifiées par la France dans le cadre de COP21. Pourtant, en 2010, en France Métropolitaine, 36,5 % des émissions de CO2 et 27,3 % des émissions de gaz à effet de serre étaient dues aux activités de transport, faisant ainsi du transport de marchandises l’un des plus gros contributeurs à la crise climatique et écologique.
Ce constat est renforcé la croissance continue du trafic de marchandises et la progression du transport routier qui représente désormais 82% du trafic intérieur de marchandises.
Il est donc urgent que les acteurs du transport de marchandises améliorent leur performance écoenvironnementale sans se limiter aux émissions de CO2. Pour cela, ils doivent notamment intégrer les autres nuisances telles que le bruit, l’accidentologie, la congestion, les rejets de particules ou encore la pollution des sols.
Les sujets sont vaste et la société civile attend des propositions fortes et concrètes…L’agenda s’annonce chargé.