Les partenariats entre applications de transport d’une part et applications des transporteurs d’autre part permettent de donner plus de visibilité à ces dernières. Via sa fonctionnalité permettant de trouver un itinéraire ou un trajet, Google Maps agit comme une marketplace dans laquelle différents modes de transport sont proposés. BlaBlaCar figure désormais parmi les choix sélectionnables. En quoi le partenariat de Google Maps et BlaBlaCar traduit les nouveaux enjeux de la mobilité ?
Google Maps référence BlaBlaCar sur son application
C’est une nouvelle alliance qui s’annonce dans le monde de la mobilité urbaine et des transports. Lorsque l’on voulait se déplacer d’un point A à un point B, en recherchant l’itinéraire idéal via la cartographie de Google Maps, cette dernière nous proposait des trajets à pied, à vélo, en voiture personnelle ou en train.
Source : BlaBlaCar |
L’application de navigation propose désormais la visibilité sur les trajets en covoiturage. Et quelle autre compagnie pour être référencée sur Google Maps que le leader mondial du covoiturage, avec 45 millions de membres dans le monde : le français BlaBlaCar ! En effet, depuis le mois d’Août 2017, Google Maps affiche BlaBlaCar sur son interface et indique aux clients que le trajet est disponible en covoiturage avec Blablacar et le redirige vers l’interface. Si l’utilisateur n’est pas en possession de l’application, il est orienté vers Google Play ou App Store pour la télécharger.
Le référencement de BlaBlaCar sur le planificateur de trajets du mastodonte américain a d’abord été lancé en Espagne, en Pologne et en Ukraine. L’ambition est grande, le partenariat étant mondial, l’objectif est que le service soit étendu à l’ensemble des 22 pays dans lesquels est présent le leader du covoiturage.
Un partenariat unique, accélérateur de croissance
Dans un marché de plus en plus concurrentiel, ce partenariat creuse l’écart entre BlaBlaCar et ses concurrents directs dans le marché du covoiturage. Cela en fait également un acteur plus menaçant envers des concurrents indirects, comme la SNCF, à qui la licorne (start-up non cotée en bourse valant plus d’un milliard de dollars) française ne cesse de prendre des parts de marché. L’apport en termes de nouveaux utilisateurs offerts par un partenaire comme le géant américain n’est pas négligeable. Aujourd’hui, Google s’appuie sur tout type de liens pour renforcer son positionnement et être toujours plus pertinent pour ses utilisateurs. A titre d’exemple, Uber et Google ont abouti à un accord afin d’intégrer la réservation de VTC directement à partir de l’application Google Maps. Via l’Open Data, Google Maps récupère également les données de l’un des acteurs principaux du transport en France, la SNCF. L’application du géant américain de la Silicon Valey permet de consulter les horaires des trains SNCF proposés pour un trajet donné, sans pour autant renvoyer l’utilisateur vers l’application du transporteur.
Rappelons que Google Maps comptait déjà, fin 2015, plus d’un milliard d’utilisateurs actifs. Il s’agit surtout, à travers l’intégration de BlaBlaCar dans Google Maps, d’une confirmation que le covoiturage est aujourd’hui réellement ancré comme un mode de déplacement demandé et apprécié.
Pour BlaBlacar, ce partenariat est une suite dans le plan stratégique de l’entreprise à « être présent sur chaque site où un passager cherche à comparer des options de transport » comme déclaré par Philippe Cayrol, directeur des partenariats.
Quel apport pour Google ?
S’agissant bien d’un partenariat commercial, Google sera rémunéré à chaque réservation effectuée sur BlaBlaCar à partir de son service de cartographie.
Maps n’étant pas la référence en termes de comparateurs pour les voyages longue distance, il est nécessaire de se poser la question de l’efficacité de ce partenariat. Le directeur des partenariats chez BlaBlaCar souligne que le pari est fait concernant les voyageurs qui ne sont pas habitués à passer par Google Maps pour trouver leur covoiturage mais qui le feront désormais.
Il précise de plus que selon sa vision « le contenu crée le trafic » ce qui aura pour effet l’apparition de nouvelles habitudes chez les utilisateurs de Maps d’une part et des covoitureurs d’autre part. Le trafic drainé profitera à Google, qui référence de plus en plus des alternatives de transport longue distance à l’image du référencement des trains SNCF. Le géant américain se positionne donc sur de nouveaux modes de mobilité, le covoiturage en est l’exemple parfait. Le but étant pour Google, au-delà de la commission touchée sur le trajet effectué par un utilisateur réorienté vers BlaBlaCar, de générer plus de trafic sur son interface.
Google Maps s’adapte aux nouveaux modes de mobilité en référençant BlaBlaCar, star mondiale du covoiturage, sur son interface. Ce partenariat, bénéfique en tous points aux deux géants, permettra à BlaBlaCar de capter plus de flux et donc plus de voyageurs potentiels. Ce référencement permettra à Google Maps d’engranger des revenus supplémentaires tout en attirant un profil d’utilisateurs qui lui fait quelque peu défaut, les voyageurs longue distance.