Ils l’ont fait ! Le 26 juillet dernier, Bertrand Piccard a atterri à Abou Dhabi, bouclant ainsi le premier tour du monde d’un avion entièrement propulsé à l’énergie solaire.
La réussite de ce tour du monde a permis de faire taire les pessimistes, mais quel avenir s’ouvre à présent pour Solar Impulse ?
Des avions à l’énergie solaire dans l’aviation civile ? Pas pour demain !
Il serait tentant de voir en Solar Impulse le premier d’une longue lignée d’avion à propulsion solaire. Pourquoi, en effet, ne pas envisager des avions civils propres rapidement ? Mais la réponse à cette question est bien plus complexe.
En effet, Solar Impulse a contribué à de grands progrès dans la gestion de l’énergie solaire. Ainsi, le poids des panneaux solaires a été divisé par 1000, de 10 kg/m² à 10g/m². L’efficacité des cellules photovoltaïques a également été grandement améliorée.
En revanche, les progrès actuels ne sont pas suffisants pour permettre à un avion plus grand qu’un biplace de voler. De fait, Solar Impulse dispose d’une envergure équivalente à un Boeing 747.
Autant dire que l’héritage de Solar Impulse n’est pas prêt de se retrouver dans le transport aérien de passagers. Est-ce à dire que tout n’a été que communication dans cette aventure ? Loin de là !
Des applications concrètes à développer
Son tour du monde désormais achevé, le projet Solar Impulse ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Tout d’abord, l’avion lui-même n’est pas arrivé à la fin de sa carrière. En effet, sur une durée de vie estimée à 2000 heures de vol, seules 700 heures ont été utilisées par Bertrand Piccard et André Borschberg. L’avion pourra donc encore voler 1300 heures. Des tests supplémentaires permettraient d’améliorer l’autonomie de l’avion, mais également sa résistance aux situations turbulentes, qui l’ont maintes fois mis en difficultés.
Côté aéronautiques, la NASA comme Airbus s’intéressent d’une part au potentiel de la propulsion solaire, même si les applications de celle-ci pour l’aviation civile sont peu probables. D’autre part, l’équipe de Solar Impulse a décidé de se lancer dans la bataille des drones solaires. Moins chers et sans conducteur, ils auraient pour objectif de remplacer les satellites, grâce à leur positionnement au-dessus de l’atmosphère pour éviter le trafic aérien. Ils seraient également pilotables à distance et il serait possible de les réparer et de les mettre à jour depuis la stratosphère. Preuve de leur potentiel, Facebook a récemment annoncé la réussite du premier vol de son drone solaire Aquila. Les innovations apportées par Solar Impulse dans l’énergie solaire seront donc rapidement mises en application.
Enfin, la renommée de Solar Impulse va tenter de se propager au-delà du secteur de l’aviation et même du transport. Bertrand Piccard et André Borschberg ont en effet créé l’International Committee of Clean Technology, afin de promouvoir les énergies propres dans tous les domaines.
De quoi continuer de rêver à un monde propre !