TransportShaker

Le blog Transport des consultants de Wavestone

Après Gobee bike côté vélos, découvrez Lime côté trottinettes

En matière de mobilité urbaine et connectée, le vert semble avoir le vent en poupe. Après l’arrivée dans la capitale de Gobee bike et de ses vélos verts en libre-service sans borne qui ont connu un succès mitigé puisque l’entreprise a décidé de se retirer après seulement quelques semaines de mise en circulation, c’est aujourd’hui le groupe Lime qui propose aux parisiens un nouveau service de trottinettes électriques en libre-service. Que penser de ce nouveau mode de transport ? Les trottinettes Lime vont-elles connaître le même destin tragique que les vélos sans bornes ?

Un service pensé pour séduire ses utilisateurs

Un fonctionnement similaire à celui des vélos en libre-service

Le principe de fonctionnement est simple et n’est pas sans rappeler celui des vélos en libre-service. Pour ceux qui n’auraient pas eu la chance de tester les vélos de Gobee bike ou encore de Ofo, avant qu’ils ne soient retirés de la circulation, il ne suffit que d’une application mobile dédiée pour accéder à ce nouveau service.

L’utilisateur commence par créer un compte sur l’application, il peut alors localiser sur une carte interactive l’ensemble des trottinettes électriques en libre-service proche de lui. Il sélectionne alors l’engin, l’application vérifie que le compte est crédité et déclenche la location. Au même moment, la trottinette se déverrouille et il est alors possible de l’utiliser et de se mettre en route.

Application Lime

 

Les caractéristiques techniques de ces trottinettes – l’exemple de Lime

Depuis le vendredi 22 juin, le groupe américain Lime a déployé une centaine de trottinettes électriques en libre-service dans les rues de la capitale. Déjà présent dans 60 villes et campus aux Etats-Unis mais aussi en Allemagne (Berlin et Francfort) et en Suisse (Zurich), Lime est le premier à se lancer sur le marché français.

Trottinettes Lime

Proposé à un tarif de 1 euro par course auquel s’ajoute 0,15 centime d’euros par minute, ces trottinettes électriques apparaissent comme une solution intéressante pour réaliser de courts trajets de façon rapide et écologique dans les rues de la capitale.

Pouvant atteindre une vitesse de 24 km/h, ces engins 100% électriques disposent d’un système de freinage à l’avant et à l’arrière. Un levier, situé sur le guidon et facilement accessible permet de gérer la vitesse en fonction de la pression exercée sur celui-ci. Un écran d’affichage, positionné au centre du guidon affiche en permanence la vitesse atteinte.

En plus de gérer le système de réservation, l’application Lime offre un système de suivi des courses réalisées. Il est alors possible de suivre en permanence le nombre de courses, le nombre de kilomètres parcourus, le temps de parcours de chaque course ainsi que le nombre de calories brûlées.

Quelques témoignages

Pour ce faire une idée plus précise du fonctionnement de ce nouveau mode de transport parisien, l’équipe du blog Transport Shaker s’est rendu dans les rues de la capitale pour recueillir quelques témoignages d’utilisateurs de l’application Lime.

Témoignage

La réaction des villes ne s’est pas faite attendre

Présence de Lime aux USA Vendredi 1 juin 2018, la ville de Denver a officiellement ordonné aux entreprises Lime Bike et Bird (une autre entreprise présente sur ce secteur) de retirer l’intégralité des trottinettes électriques en libre-service de ses rues. Les autorités locales et le département des travaux publics ont considéré que l’utilisation de ces véhicules était en violation avec le code de la ville. Cette décision intervient seulement 2 semaines après le lancement des trottinettes électriques en libre-service dans la ville et paraît surprenante à la vue du succès rencontré par ce nouveaux modes de transport.

A San Francisco, les trottinettes électriques en libre-service déjà présentes depuis le mois d’avril sur le territoire, font débat. L’agence municipale de San Francisco en charge de la régulation des transports de la ville (SFMTA) planche actuellement sur la création « d’un permis approprié et d’une liste de critères permettant de réguler l’installation et l’utilisation des trottinettes électriques en libre-service sur la voie public ». Pour ce faire, les autorités locales comptent sur la coopération et la totale transparence des principaux intéressés, les compagnies Lime Bike et Bird, doivent remettre à la SFMTA leur business plan respectif et détailler comment s’inscrit l’utilisation de ces véhicules dans le cadre des règles en vigueur en ville et des infrastructures existantes.

Une méfiance généralisée vis-à-vis de ce nouveau service existe dans toutes les grandes villes qui expérimentent ce nouveau mode de transport.

Des craintes issues des expériences passées

Garantir la sécurité des usagers et de leur environnement

A l’ouverture de l’application, il est demandé à l’utilisateur de prendre connaissances de quelques informations relatives à la sécurité. Néanmoins, à l’exception d’un court message d’avertissement, l’utilisation de ces trottinettes reste assez libre et la sécurité se pose comme une préoccupation centrale dans leur usage.

Dans un premier temps, l’application demande le port d’un casque lors de l’utilisation des trottinettes. L’expérience a rapidement démontré que ce critère n’est que très rarement rempli par les utilisateurs, qui sont une très grande majorité à ne pas porter de casque. Les utilisateurs de ce moyen de déplacement doivent également avoir plus de 18 ans, condition qui là encore n’est pas respectée.

Enfin, dans des environnements citadins déjà denses, des accidents impliquant les trottinettes en libre-service ont déjà été déplorés : des véhicules incapables de voir l’arrivée des trottinettes, des utilisateurs de ce service qui ne respectent pas les bandes cyclables à disposition et qui roulent sur la chaussée, … il s’agit là d’exemples parmi d’autres de facteurs d’accidents impliquant les trottinettes Lime et Bird.

Une meilleure gestion de flotte pour lutter contre le vandalisme

Dans le cas des vélos sans borne en libre-service, le vandalisme et les vols ont été déterminants pour expliquer le retrait de ce service. En misant sur un mode de fonctionnement très similaire, Lime et Bird, et de façon plus générale, toutes les entreprises qui proposent ce service, s’exposent à des risques similaires.

Afin d’éviter ces problématiques mais aussi d’empêcher que les trottinettes n’envahissent l’espace public de façon désordonnée, Lime a prévu de récupérer « l’intégralité de la flotte à 21h » afin qu’elle soit révisée et rechargée, avant de les remettre à disposition à 5h du matin « à des endroits qui ne gênent pas la circulation des piétons » a expliqué le dirigeant de la société. Cette solution intéressante apparaît déjà comme très coûteuse mais tente d’adresser le problème.

Après Paris, Lime souhaite se développer dans d’autres villes en France et en Europe. Face aux difficultés présentées ci-dessus, les entreprises tentent d’apporter des solutions mais des questions subsistent et remettent en cause la survie de ce nouveau service. Il faudra rester attentif et voir si cette offre à des chances de s’installer durablement dans nos paysages urbains.

Samir AZIZI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *