BlaBlaCar a annoncé mercredi dernier la signature d’un partenariat avec ALD Automotive – filiale du groupe Société Générale – et Opel pour le lancement d’un service de location longue durée.
Ce nouveau service disponible en France offre la possibilité à ses 300 000 membres les plus actifs (aussi appelé les « Ambassadeurs ») de louer un véhicule moderne au meilleur prix directement via l’application comprenant l’entretien et l’assistance pendant toute la durée de la location.
Avec ce service, la start-up s’attèle à diminuer deux postes principaux de dépense des conducteurs à savoir l’achat et l’entretien d’un véhicule et favorise l’accès aux formules de voiture avec services inclus.
Une offre qui encourage le covoiturage
La start-up propose à ses plus fidèles utilisateurs une sélection composée d’une dizaine de modèles parmi les plus vendus du moment : Opel Corsa, Astra et Mokka X mais également des modèles Peugeot, Audi et Volkswagen. La formule est accessible – avec un engagement de 48 mois minimum et une limite à 20000 km par an – à partir de 184 euros par mois pour une Opel Corsa avec l’entretien et l’assistance incluse. S’ajoute à cela la possibilité de gagner 20€ de réduction additionnelle tous les mois où les ambassadeurs covoiturent avec BlaBlaCar.
En prenant en compte les frais courants de possession (achat, essence, assurance, entretien et péage), la start-up estime aujourd’hui à 5 883 €/ an le budget voiture moyen des Français pour l’année 2016. Avec ce nouveau service, elle promet que la facture pourrait ainsi descendre à 4 100 €/an soit une diminution de 31%.
La start-up cherche à se diversifier sur un marché porteur
Avec cette annonce, la « licorne » française (société valorisée à plus de 1 milliard de dollars) laisse entrevoir ses intentions stratégiques.
Après une politique d’expansion à l’international ces dernières années, l’entreprise souhaite à présent se recentrer surson produit et en améliorer la qualité. Nicolas Brusson, CEO de BlaBlaCar, confie que la start-up « n’a plus trop de pays à conquérir ». Et pour cause, la société peine à pénétrer de nouveaux marchés étrangers où la recette ne marche pas aussi bien qu’en Europe notamment en Inde ou au Mexique. En France, la start-up fait également face à une concurrence nouvelle avec les TGV low-cost mais également les lignes de cars qui proposent des prix d’appels très bas. Avec ce projet, la société souhaite ainsi se diversifier sur un marché porteur et tirer parti d’une solide communauté d’utilisateurs. La location longue durée (LLD) connait un certain engouement auprès des automobilistes Français. Fin 2016, elle a augmenté de près de 11%. Pour le moment, la direction ne se ne se prononce pas sur un éventuel objectif chiffré et n’a pas souhaitée détailler le modèle de commission mis en place avec ses partenaires.
Penser la voiture différemment
Face à l’effervescence autour des nouvelles mobilités et à un basculement vers la voiture partagée, Nicolas Brusson affirme la nécessité de penser la voiture « as a service » et poursuit en précisant que son entreprise « accélère ce processus ».
Cette nouvelle offre modifie encore notre rapport au véhicule personnel. Hier, la voiture était un bien privé, elle est aujourd’hui un objet de la mobilité partagé avec d’autres utilisateurs. Cette logique correspond à l’évolution de notre société en termes d’alternatives de mobilités et du facteur coût.
Interrogé par Transport Shaker sur la question du véhicule autonome, Nicolas Brusson s’est montré plutôt réservé. Selon lui, il ne faut pas confondre le développement technologique avec les usages. La voiture restera un objet possédé par un conducteur mais pourra être davantage rentabilisée si les conducteurs cultivent encore cet esprit collaboratif.
Si le succès de cette offre de location est au rendez-vous, elle sera étendue à l’étranger et à tous les utilisateurs de la plateforme dans les mois à venir.