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L’autopartage va-t-il bouleverser notre rapport à la voiture ?

Est-il aujourd’hui possible de se passer d’une voiture dans sa vie professionnelle et privée ? Ce défi qui semblait impossible il y a de ça quelques années, s’avère aujourd’hui facilité par le développement des offres alternatives (transports en commun, vélos en libre-service, covoiturage…).

L’arrivée des offres d’autopartage en France pourrait définitivement convaincre de nombreux automobilistes de se passer de leur voiture particulière. Zoom sur cette nouvelle tendance qui pourrait bouleverser le marché de l’automobile.

L’autopartage qu’est-ce que c’est ?

À ne pas confondre avec le covoiturage, l’autopartage est « la mise en commun au profit d’un groupe d’utilisateurs d’un ou plusieurs véhicules ». Toutes les tailles de flotte existent : de la bande d’amis partageant un unique véhicule, jusqu’à la ville proposant ce service à tous ses résidents (Autolib à Paris…), en passant par l’entreprise mettant à disposition de leurs collaborateurs une flotte de quelques véhicules pour leurs déplacements professionnels.

Ces offres d’un nouveau genre se développent à l’heure où l’économie collaborative est en plein essors, notamment grâce à des succès mondiaux tels qu’AirBnb, Kickstarter ou encore Velib (et ses déclinaisons en France et à l’étranger par JC Decaux…). Le secteur de l’automobile n’échappe donc pas à la tendance et de nombreux acteurs ont d’ores et déjà commencé à s’engouffrer dans ce nouveau marché.

En proposant un véhicule particulier pour une durée limitée, l’autopartage s’inscrit donc comme un service complémentaire aux modes de transports existants, et peut donc grandement intéresser entreprises et particuliers en quête de multimodalité.

Autopartage

 

Une vraie alternative au véhicule particulier ?

En s’inscrivant à un service de covoiturage, l’utilisateur se voit donc garantir la possibilité d’utiliser un des véhicules de la flotte dès qu’il le souhaite, et ce à un tarif assez avantageux (en moyenne 5€ de l’heure). L’autopartage est donc amené à remplacer un véhicule peu utilisé au sein d’un foyer.

Des études montrent que la sous-utilisation des voitures est de plus en plus criante : une voiture est utilisée que 8% de son temps de vie (CERTU, 2008), en France, 7 millions de voitures roulent moins de 3 fois par semaine (soit 23% du parc automobile français). C’est par exemple le cas des véhicules de résidents en milieu urbain dense, qui privilégient de plus en plus les transports en commun, ou encore les véhicules secondaires ou tertiaires des foyers situés dans des espaces moins denses, qui sont séduits par des solutions de covoiturage.

Qui sont les grands acteurs de l’autopartage ?

De nombreux grands groupes se sont lancés dans l’aventure de l’autopartage grand public. Ainsi, les Autolib de Paris et de Lyon sont fournis et exploités par le groupe industriel Bolloré. De même, l’américain Zipcar, filiale du géant de la location Avis, s’est installé dans plusieurs villes à travers le monde (New York, Barcelone, Londres, Paris depuis Septembre…), pour un total de près d’un million de membres et 10 000 voitures à travers le monde.

Certaines start-ups ont préféré se lancer dans des offres destinées aux professionnels, en proposant une flotte directement basée sur un lieu de travail. Les entreprises y voient là une opportunité pour réduire les frais de gestion de leurs flottes de voitures de fonction, d’autant plus que les véhicules proposés sont souvent électriques ou hybrides.

Enfin, les solutions d’autopartage peuvent être directement proposées par des particuliers, et le Ministère du Développement Durable a d’ailleurs rédigé un guide à cet effet, détaillant les bonnes pratiques pour partager sereinement son véhicule privé.

Le secteur automobile bouleversé par le développement de l’autopartage ?

Avec un développement certes timide, les solutions d’autopartage s’intègrent cependant peu à peu dans le paysage urbain, et séduisent désormais de plus en plus d’utilisateurs. On estime à 1,5 million le nombre d’utilisateurs de tels services en Europe, et on s’attend à près de 4 millions de clients supplémentaires d’ici 2016, avec un taux de croissance du marché de plus de 40% par an.

Stats autopartage

Des études montrent ainsi qu’une voiture partagée peut remplacer l’équivalent de 5 voitures privées et on estime déjà à près d’un million le nombre de voitures qui disparaîtront de nos routes d’ici 2020 grâce au développement de l’autopartage. Si le modèle se propage avec succès, c’est donc une vraie décongestion de nos routes à laquelle nous pourrons assister.

L’autopartage doit cependant franchir quelques étapes clefs afin de devenir une alternative crédible et globale aux véhicules particuliers. Les réseaux de station doivent se densifier, et de nombreuses améliorations techniques sont encore possibles (état des lieux de la voiture automatique, véhicules électriques plus endurants…). Les nombreux investissements et les changements d’habitude dans le domaine de la mobilité devront donc grandement bénéficier à répandre encore un peu plus ce modèle d’exploitation des voitures d’un nouveau genre.

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