Lorsque l’on parle de vélo, on pense rapidement à un pays en particulier : les Pays-Bas. C’est pour cela que le 14 avril, l’ambassadeur de Hollande ne représentait pas que son pays ; il était bel et bien dans les rues de Paris pour célébrer la journée européenne du vélo.
Au guidon de ce « lopfit », véritable tapis roulant sur roue permettant de marcher sans effort à 20 km/h – comptez tout de même 2000€ pour vous en offrir un exemplaire – l’ambassadeur annonçait l’ouverture du festival européen du vélo, qui se terminera fin juin, date de fin de la présidence néerlandaise de l’UE.
Il est clair qu’il est plus aisé d’admirer le paysage depuis son vélo que dans le métro, et pourtant seuls 3% (contre 22% à Amsterdam) des parisiens utilisent le vélo comme transport principal, selon l’European Platform for Mobility.
Plan national avec Paris en fer de lance
Pour réduire ce retard, la mairie de Paris montre une ambition forte puisque le plan vélo 2015-2020 prévoit de passer de 3 à 15% des déplacements effectués à vélo à horizon 2020. Pas moins de 150 millions d’euros sont investis dans différentes mesures pour inciter les citadins à se mettre en selle.
Parmi celles-ci, on peut citer la création d’un Réseau Express Vélo (REVe) : une voie entière à double sens réservée au vélo permettant de relier Vincennes à Boulogne via les berges de Seine. D’autres voies secondaires comme les Grands Boulevards, le boulevard Saint-Germain, la rocade des Maréchaux ou encore celle des fermiers généraux viendront compléter les 61 km de voies en double sens pour les vélos.
À cette REVe s’ajouteront 10 000 places de stationnement pour vélo et des aides seront consenties pour les bailleurs sociaux ou copropriétés désireuses de s’équiper de parkings sécurisés. En accord avec la SNCF, la RATP et le STIF, des consignes « Véligo » sont aussi en déploiement dans les gares afin de faciliter et sécuriser le dépôt de vélos. Le Vélib ne sera pas en reste puisqu’une réflexion est en cours pour introduire des vélos électriques afin de faciliter les trajets longs ou en fort dénivelé. Ceci devrait être annoncé lors du renouvellement du contrat en 2017.
Outre les mesures incitatives de la capitale, la France s’est lancée depuis 2012 dans un Plan National Vélo avec pour objectif d’augmenter l’utilisation du vélo, que ce soit pour aller sur son lieu de travail ou pour une pratique de loisir. Parmi les mesures phares, on pourra citer l’indemnité kilométrique pour l’usage du vélo comme moyen de transport entre son domicile et son lieu de travail mais aussi le développement de l’intermodalité entre vélo et transports collectifs. Il y a aussi le « tourne-à-droite » qui permet de passer au feu rouge, à droite ou tout droit selon le panneau indiqué sous le feu tricolore, et ce sans risquer une amende.
Les mesures prévoient aussi une facilitation de la mise en place de zones de circulation à vitesse réduite pour les collectivités, et une généralisation du double-sens pour les vélos dans les rues à 30 km/h à sens unique automobile. Enfin le chevauchement d’une ligne continue est désormais permis pour dépasser un cycliste sans risque, si toutefois la visibilité le permet.
Enfin, pour limiter le vol et le recel, un partenariat a été signé entre l’État et le système de marquage Bicycode de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB) pour marquer les vélos. Il suffit de se présenter avec une pièce d’identité et la facture d’achat du vélo chez un opérateur BICYCODE® pour le faire marquer. En effet comme le montre le diagramme suivant, le vol de vélo est un fait en France : sur les 400 000 vélos volés chaque année, 150 000 sont retrouvés mais seuls 2 à 3% sont rendus à leur propriétaire. Le marquage permettra d’augmenter drastiquement ce taux.
Le vélo : bon pour la santé, oui ! Mais pas uniquement
Comme nous l’avions cité dans un article précédent : la multiplication par 2,5 de l’usage du vélo en France engendrerait 3,8 milliards d’euros d’externalités positives, en premier lieu grâce aux bénéfices pour la santé, selon une étude du CNRS.
C’est ce qu’a voulu expérimenter la ville de Salt Lake City avec le projet Green Lane. Ainsi une piste protégée dans la rue principale du centre-ville a été aménagée pour les vélos, ce qui a permis de doper l’activité commerciale dans le secteur. Pour preuve, 90% des commerçants ont maintenu ou constaté une augmentation de leur chiffre d’affaires suite à cet aménagement.
L’utilisation du vélo bénéficie donc à l’intérêt général d’un point de vue santé, environnemental mais aussi commercial.
Plus rapide et sans effort
Si vous n’êtes pas sportif, de nombreuses solutions existent : le vélo électrique, sponsorisé à hauteur de 33% par la ville de Paris pour un achat neuf si vous êtes parisiens, et maintenant le Rool’in Smart, un dispositif qui permet d’équiper un vélo classique d’une assistance électrique de façon simple, et connectée ! Comptez entre 700 et 1500€ le vélo électrique, contre 700€ le Rool’in Smart. Certes ce dernier est aussi onéreux qu’un vélo électrique neuf bas de gamme, mais il permet de conserver son vélo (souvent plus esthétique) et d’avoir une structure moins lourde.
Il y aussi la roue Geoorbital, plus chère à l’achat – 950$ prix public annoncé – mais toujours disponible sur Kickstarter à 699$. Son avantage est qu’elle se recharge grâce au mouvement mécanique, et qu’elle est constituée de mousse solide. En remplacement de la roue avant, celle-ci est donc increvable. À batterie pleine, on peut facilement atteindre les 80 km/h sur 32 kms sans aucune assistance de pédalage, de quoi remplacer un scooter bien plus coûteux en ville.
Toutefois, comme l’indique le site de la ville de Paris, un kit d’électrification du vélo n’entre pas dans la subvention de 33%, prévue uniquement pour les vélos électriques disposant de la norme EN14764, et EN15194 si le vélo est sorti sur le marché après 2009.
Plus d’excuses maintenant !